Des centaines de jeunes Birmans sont capturés dans des lieux publics, puis enrôlés de force dans l'armée. Pire, ils sont souvent vendus aux forces armées, parfois juste pour un sac de riz. Un business cautionné par la junte militaire et que dénonce Human Rights Watch dans un rapport publié (1) à New York. L'avocate Jo Becker, qui a coordonné cette enquête, explique ce phénomène. Le recrutement forcé d'enfants est-il lié aux manifestations de septembre ? C'est un phénomène beaucoup plus ancien mais qui a finalement les mêmes causes que la contestation de cet automne : l'armée est tellement impopulaire que les militaires ont beaucoup de mal à trouver des engagés volontaires. Et bien sûr, cette impopularité ne s'est pas atténuée, loin de là, depuis la répression des manifestations. Du coup, pour combler l'absence de troupes, les militaires enrôlent de force ces enfants. Ils représenteraient actuellement près de 30 % des nouvelles recrues dans les camps d'entraînement. Et plusieurs témoins nous ont affirmé que dans certains bataillons, près de la moitié des soldats sont des enfants. En général, ils se font attraper sur les marchés ou dans les gares. On les menace et on les bat quand ils résistent. Les recruteurs changent leur âge sur les documents officiels pour faire croire qu'ils ont plus de 18 ans. Puis ils sont entraînés dans des camps pendant un mois et demi. Et ensuite, aussitôt envoyés au combat. Mais c'est un vrai trafic d'enfants, puisqu'ils sont achetés et vendus. Pour
Interview
«Pour 15 dollars, les enfants birmans sont vendus à l'armée»
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par Maria Malagardis
publié le 2 novembre 2007 à 1h16
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