C'est un double et crucial rendez-vous diplomatique. A Ankara, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, tentent de convaincre les autorités turques de ne pas intervenir en Irak du nord contre les bases arrières des rebelles kurdes du PKK. Parallèlement, à Istanbul, la conférence des six pays voisins de l'Irak avec les membres permanents du Conseil de sécurité et ceux du G8 a commencé vendredi, en fin de journée.
Les risques d'une intervention militaire turque sont-ils réels ?
Avec 100 000 hommes massés à la frontière, Ankara fait monter la tension depuis le 21 octobre, après que des rebelles du PKK ont tué 12 soldats turcs et en ont capturé huit autres lors d'une embuscade. Le gouvernement de l'AKP - issu du mouvement islamiste - a néanmoins toujours laissé la porte ouverte à une solution diplomatique. «Le sujet sur notre agenda est une opération militaire mais pas une guerre et nous espérons qu'elle ne sera pas nécessaire», affirmait encore en début de semaine le premier ministre Recep Tayyip Erdogan devant son parti, qui, mi-octobre, avait voté au Parlement l'autorisation pour une opération transfrontalière. L'armée, qui faisait pression pour une telle intervention, en connaît aussi les risques et les limites : il y en a eu 24 dans le passé, sans résultat notable.
Accusé de tolérer sur son territoire le PKK, aussi considéré comme une organisation terroriste par Washington et l'Union européenne, Massoud Ba