«Je veux qu'on me rende mes enfants.» Un chèche autour de la tête, un vieil homme patiente devant le palais de justice de N'Djamena. Rhamis Adoum Aroun est persuadé que sept enfants de sa famille se trouvent dans l'orphelinat d'Abéché, parmi les 103 enfants de l'Arche de Zoé. «Dans mon village, il n'y a pas d'école, à cause de l'insécurité. On nous a dit qu'à Adré, il y a une ONG qui s'était installée. Et que là-bas, nos enfants pourraient apprendre le Coran et suivre l'école française», explique le vieil homme.
Doutes. Cette ONG, c'est Children Rescue, nom de l'opération de l'Arche de Zoé au Tchad, qui avait effectivement installé officiellement un poste médical avancé à Adré. Mais personne n'avait expliqué à Rhamis que ses enfants partiraient en France, il pensait qu'ils étudiaient à Adré. Lui-même n'a jamais été en contact avec les membres de l'association l'Arche de Zoé. «Ils ne sont pas venus directement. C'est le chef d'un village voisin qui est venu nous sensibiliser sur l'intérêt d'envoyer les enfants à Adré avec l'ONG», précise-t-il. Ce n'est que lorsque le convoi d'enfants a été interpellé sur la route de l'aéroport, le 25 novembre, qu'il a commencé à avoir des doutes. «Quand j'ai appris la nouvelle, je suis allé à Adré et les enfants n'étaient plus là. Et c'est par les médias qu'on a appris qu'ils étaient à Abéché.»
Une trentaine de présumés parents ont fait la route jusqu'à Abéché dans l'espoir de retrouver leurs enfants. La police tchad