De notre correspondant à Tbilissi. Occupation de l'esplanade du Parlement jour et nuit depuis vendredi concerts le soir, ambiance pacifique et bon enfant. le cocktail idéal pour une révolution en douceur. C'est du moins ce que voudrait faire croire l'opposition géorgienne, qui a abandonné en un jour sa revendication primaire - des élections anticipées - pour demander carrément le départ du président Mikhéïl Saakachvili. Des slogans nouveaux accompagnent le classique «Gadadeki ! («Démissionne !), qui avait, il y a quatre ans à peine, lors de la révolution des Roses, permis au même homme de renverser un Edouard Chevardnadzé vieillissant.
«Engraissés». Comme alors, des dizaines de milliers de Géorgiens, peut-être 50 000, sont allés manifester vendredi à Tbilissi. Samedi et dimanche, la mobilisation a faibli mais l'esplanade du Parlement et l'avenue Roustavéli, principal axe de la capitale, ont été occupés en permanence par des milliers de manifestants : des femmes, des enfants, des jeunes, des retraités. «Je n'ai pas pu venir hier parce que mon fils était malade. Mais je tenais à être là au moins un jour, explique Marina, une quadragénaire de Tbilissi. Des colonnes de manifestants arrivent de province.
Les griefs contre le gouvernement, sont nombreux mais un seul met tout le monde d'accord, le pays va mal. «Ils [les dirigeants] planent. Ils ne veulent écouter personne. Ils sont devenus millionnaires, et se sont bien engraissés, et ils