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Libération

Des Roumains chassés d'Italie

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publié le 5 novembre 2007 à 1h18

Un raid punitif. Vendredi soir, trois ressortissants roumains sont passés à tabac sur le parking d'un supermarché dans une périphérie sud de Rome. Trois jours auparavant, une femme italienne, Giovanna Reggiani, a été victime d'une agression mortelle attribuée à un ressortissant roumain d'origine rom. Dès le lendemain, pour «empêcher la bête raciste de sortir de sa cage», selon les mots du ministre de l'Intérieur Giuliano Amato, le gouvernement de centre gauche a adopté en urgence un décret musclé. Le texte autorise les préfets à procéder à l'expulsion des ressortissants de l'UE menaçant la «sécurité publique». Résultat, en un week-end, une trentaine d'expulsions concernant en majorité des Roumains. Autres mesures spectaculaires : le renforcement des contrôles de police et la destruction de campements, à commencer par celui de Tor Di Quinto, dans le nord de Rome, où logeait l'agresseur présumé de Giovanna Reggiani.

»Fermeté et légalité». Le gouvernement fragile de Romano Prodi semble avoir voulu devancer les attaques de l'opposition, en répondant immédiatement par «la fermeté et la légalité» à un fait divers tragique. Cela n'a pas empêché le leader du centre droit, Silvio Berlusconi, de dénoncer la «lenteur» de l'action du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur se défend, affirmant que le décret approuvé mercredi «rend les mesures d'éloignement plus coercitives» et affirme qu'«on ne peut pas faire plus, vu les normes de l'Union eu