Les arrestations d'opposants se poursuivent au Pakistan, où la police a chargé lundi à coups de matraque des avocats qui manifestaient contre l'état d'urgence imposé par le président Pervez Musharraf. La président pakistanais, politiquement affaibli, a déclaré l'état d'urgence ainsi que la suspension de la Constitution en invoquant des menaces à la stabilité du pays constituées par l'extrémisme et les interférences du pouvoir judiciaire.
Les avocats sont la cible de la répression. Hostiles à Musharraf depuis qu'il a tenté de révoquer le président de la Cour suprême en mars dernier, ils ont appelé à une grève nationale ce lundi contre l'application de l'état d'urgence. A Karachi, au sud du pays, la police les a repoussés aux abords du siège de la Haute Cour et a procédé à de nombreuses interpellations. «Nous n'avons pas peur. Nous poursuivrons notre combat, quoi qu'il arrive», a lancé un avocat, Abdul Hafeez, au moment d'être embarqué dans une voiture de police.
L'Association du barreau de Karachi a indiqué que son président, Iftikhar Javez Qazi, figurait parmi les personnes arrêtées. La police a parallèlement bloqué à leur domicile des juges de la Cour suprême et de plusieurs hautes cours ayant refusé de prêter serment après l'imposition de l'état d'urgence. Les médias sont également visés par des mesures de restriction.
Le parti islamiste d'opposition Jamaat-e-Islami a déclaré que 600 à 700 de ses partisans avaient été interpellés pendant la nuit dans les provinces du