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Libération

Des échos d'adoptions illégales qui résonnent jusqu'au Congo

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

Et si l'affaire de l'Arche de Zoé n'avait rien d'exceptionnel ? Si ce n'était que l'épisode raté d'une mauvaise fiction qui se serait déjà jouée ailleurs en Afrique, de manière moins spectaculaire ? «Tout le monde sait que des cas semblables d'adoptions illégales ont déjà eu lieu dans des zones de conflits en Afrique», affirme Ibrahima Bakhoum, rédacteur en chef de l'Agence panafricaine, basée à Dakar. A la faveur du scandale tchadien, d'autres affaires pourraient sortir de l'ombre.

Comme au Congo, le seul pays d'Afrique à avoir brusquement décidé, le 1er novembre, de suspendre toutes les procédures d'adoption en cours. Et pour cause :«Au Congo, tout le monde a fait le lien entre l'Arche de Zoé et ce qui se passe chez nous ! Notre gouvernement ne sait plus comment cacher sa honte !» s'exclame Loamba Moaké, joint par téléphone à Brazzaville. A la tête de l'Association sur les droits humains et l'univers carcéral (Adhuc), une ONG locale, il se bat depuis trois mois pour dénoncer un circuit d'adoptions aux pratiques curieuses entre le Congo et l'Espagne.

«Solidarité». En août, un père de famille alerte l'Adhuc : deux ans auparavant, ce paysan du village d'Invoumba, à 125 km de Brazzaville, avait confié son fils de 20 mois à une parente éloignée, employée dans un orphelinat. Celle-ci affirmait pouvoir lui offrir un avenir meilleur dans la capitale. «Elle disait que le petit irait à l'école, qu'il apprendrait le français et qu'il serait soigné et nourri . Hélas, c'est un