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Libération

La torture déchire l'Amérique

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publié le 6 novembre 2007 à 1h18

Le waterboarding - supplice de la baignoire - est-il une torture ? La question était posée le mois dernier par les sénateurs à Michael Mukasey, le ministre de la Justice désigné par George W. Bush, dont la nomination doit être confirmée aujourd'hui par le Congrès. «Je ne sais pas en quoi consiste cette technique», a commencé par répondre Mukasey de manière évasive. «Mais considérez-vous le waterboarding comme une torture ? Est-ce légal ?» ont insisté les sénateurs qui auditionnaient publiquement, le 18 octobre, le candidat au poste d'attorney général. «Si c'est une torture, ce n'est pas constitutionnel», a-t-il lâché en se tortillant sur sa chaise.

Mukasey concéda, au cours d'une seconde audience, que cette pratique lui était «répugnante». Mais il s'est à nouveau refusé à la qualifier d'«illégale»,«n'étant pas informé» précisément des techniques d'interrogatoires secrètement autorisées par le président Bush. Sa prudence est compréhensible, puisqu'une réponse affirmative de sa part peut ouvrir la porte à des recours en justice à l'encontre des officiels qui ont torturé et du Président, qui a autorisé ces tortures. «Je ne veux pas mettre en péril légal» certains officiels américains, a-t-il dit.

Noyade. Ces audiences ont suscité un débat national sur la torture. En premier lieu, la réponse ambiguë de Mukasey, qui fut procureur fédéral de New York pendant dix-huit ans, avant de se voir proposer de succéder à Alberto G