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Libération

Les opposants dénoncent vingt ans de dictature en Tunisie

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Zine El Abidine Ben Ali fêtera demain ses vingt ans à la tête du pouvoir. Derrière la plage et un taux de croissance de 6% par an, c'est un régime de véritable terreur quotidienne que sont venus dénoncer mardi à Paris des militants des droits de l
Tunisian President Zine El Abidine Ben Ali gestures upon the arrival of French President Nicolas Sarkozy at Tunis airport July 10, 2007. Sarkozy started a two-day official visit to Algeria and Tunisia. REUTERS/Francois Mori/ Pool (TUNISIA) (REUTERS)
par Maria Malagardis
publié le 6 novembre 2007 à 7h00

La Tunisie, ses plages, se souks, ses hôtels-clubs. Mais aussi... ses prisonniers torturés. Ses opposants harcellés ou agressés. Sa censure omniprésente et son président, Zine El Abidine Ben Ali, qui célèbre demain ses vingt ans à la tête du pouvoir.Il y a tout juste deux décennies, celui qui était alors Premier Ministre détrônait brusquement le Père de l'Indépendance Habib Bourguiba, alors diagnostiqué «sénile». Mais les espoirs suscités par l'arrivée de l'homme du «Renouveau» à la tête de l'Etat ont vite été démentis. Réelu régulièrement avec des taux soviétiques de 99,9 %, Ben Ali reste néanmoins soutenu par les démocraties occidentales qui voient en lui un moindre mal face à la montée de l'intégrisme islamiste au Maghreb.

Pourtant derrière la plage et un taux de croissance de 6% par an, c'est un régime de véritable terreur quotidienne que sont venus dénoncer ce mardi à Paris des militants des droits de l'homme. Ils étaient réunis au siège de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l'Homme) pour célebrer à leur manière cet anniversaire. «C'est un régime qui a réussi à propager la peur. Aujourd'hui la torture s'est généralisée, elle est devenue l'un des piliers du système», explique ainsi Kamel Jenboudi, président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT).

Avocate célèbre pour son courage, Radhia Nasraoui évoque ses visites en prison: ses clients sont régulièrement soumis à «la baignoire». Ou bien «au