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Libération

La Belgique un peu plus en crise

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Un vote des Flamands, réduisant des droits des francophones dans la circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde, aggrave la situation d'un pays sans gouvernement depuis 150 jours.
Didier Reynders, Chairman of the French-speaking liberal party (MR), answers questions as he leaves the Parliament in Brussels November 7, after a meeting with Belgium\'s Prime Minister-in-waiting Yves Leterme. Some 150 days after the June 10 general election, parties on both sides of the French-Dutch linguistic divide have agreed a number of policies, but have made no progress on budget issues, state reform and the political boundaries around Brussels. Dutch-speaking Flemish parties have warned their French-speaking counterparts that they would use their parliamentary majority to force the break-up of the Brussels electoral district unless progress was made on a further decentralisation of powers. REUTERS/Yves Herman (BELGIUM) (Le leader libéral francophone, Didier Reynders, mercredi à Bruxelles. Reuters.)
par Arnaud Vaulerin avec Reuters et source AFP
publié le 7 novembre 2007 à 7h00

La crise n’en finit plus en Belgique qui franchit tristement aujourd’hui un cap critique. Alors que le pays est sans gouvernement depuis 150 jours, des députés flamands ont voté mercredi en commission un projet de loi supprimant certains droits des francophones en périphérie flamande de Bruxelles.

Le vote est intervenu peu après 14h30, juste après que les députés francophones ont quitté les lieux en signe de protestation, selon les images retransmises en direct sur plusieurs chaînes de télévision, francophones et flamandes.

Torpiller cinq mois d'efforts
Les Flamands avaient amplement prévenu de leur intention de procéder à ce vote, tout comme les francophones avaient prévenu qu'ils le considéreraient comme un acte «très grave», voire une «déclaration de guerre» qui pourraient torpiller cinq mois d'efforts pour tenter de former un gouvernement fédéral.

Le texte adopté par la commission de l'Intérieur du Parlement belge, où les Flamands sont majoritaires puisqu'ils représentent 60% de la population belge, prévoit la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles Hal Vilvorde (BHV). Cet arrondissement réunit Bruxelles, ville majoritairement francophone, et 35 communes flamandes de sa périphérie. S'il est effectivement scindé, ce que les francophones ont toujours refusé, les quelque 120.000 francophones vivant en périphérie flamande perdraient la possibilité de voter pour des candidats francophones aux élections législatives.