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Analyse

Sarkozy passe mal au Tchad

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Arche de Zoé : du fiasco humanitaire au procèsdossier
publié le 7 novembre 2007 à 1h20

La méthode Sarkozy, mélange de volontarisme et de culot, a ses limites. Du moins au Tchad. Interrogé hier sur le sort judiciaire réservé aux six membres français de l'Arche de Zoé, accusés de trafic d'enfants et incarcérés à N'Djamena, le Président a répondu : «J'irai chercher ceux qui restent, quoi qu'ils aient fait[.].Le rôle du président est de prendre en charge tous les Français.» La semaine dernière, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, l'avait appelé à faire jouer l'accord de coopération judiciaire signé en 1976 entre Paris et son ancienne colonie afin d'obtenir le jugement en France de l'équipe d'Eric Breteau.

Colonialisme. Cette détermination affichée par le chef de l'Etat a eu le don d'exaspérer les autorités de N'Djamena, déjà chauffées à blanc par une affaire perçue au Tchad comme un relent de colonialisme. Hier soir, le président Idriss Déby a déclaré que la justice se ferait «au Tchad», ajoutant qu'il n'était «pas question pour le moment» d'extrader les six Français de l'association incarcérés. Trois stewards espagnols et le pilote belge qui devait ramener en France les 103 enfants africains sont également inculpés et écroués au Tchad pour enlèvement et escroquerie.

Le matin même, dans Le Parisien, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique tchadien, Ahmat Mahamat Bachi, avait eu des mots très durs : «Les faits ont été commis au Tchad. C'est pourquoi ces bandits doivent être jugés et condamnés ici. Ils doivent aussi purge