Contesté pendant quatre jours par des manifestations pacifiques, le président Mikhail Saakachvili, qui a proclamé mercredi l'état d'urgence, a finalement décidé d'organiser une présidentielle anticipée le 5 janvier. Pour une durée de quinze jours, toutes les manifestations sont interdites et les médias sont censurés.
Pourquoi ce revirement ?
Saakachvili fait tout pour minimiser ce qui ressemble au premier abord à une victoire pour l'opposition. Ce ne sont pas les législatives qui sont avancées mais la présidentielle, prévue à l'origine à l'automne 2008. Cette décision surprise cache un calcul politique. L'opposition est peu unie et il est peu probable qu'un candidat assez fort émerge d'ici à janvier. La date des élections législatives sera fixée par le futur Président. Saakachvili doit démissionner avant le nouveau scrutin. Critiqué par les capitales occidentales et les institutions auxquelles il espère faire adhérer son pays, comme l'Otan, l'impétueux chef de l'Etat géorgien espère regagner une légitimité qu'il a perdue en employant la force.
Pourquoi l'état d'urgence ?
Les autorités n'ont pas supporté que les manifestants installent un camp de tente devant le Parlement. Tôt le matin de mercredi, ils les ont dispersés. La foule est alors revenue en nombre. La police antiémeute a alors fait usage de gaz lacrymogène, d'un canon à eau et de balles en caoutchouc. Des hommes sans uniforme, encagoulés et munis de bâtons ont poursuivi les manifestants dans les rues alentour. Le présid