Le Quai d'Orsay n'a jamais prévenu le ministère de la Défense du comportement suspect de l'Arche de Zoé. Selon nos informations, le cabinet de Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, a bien averti six ministères, mais, curieusement, pas celui de la Défense, pourtant responsable des 1 100 militaires français présents au Tchad et des avions qui ont transporté les membres de l'ONG.
Aucun courrier. «On a beau chercher, on n'a rien.» assure-t-on dans l'entourage du ministre Hervé Morin. «C'est vrai», confirme-t-on au Quai d'Orsay, où l'on reconnaît qu'aucun courrier et aucune note n'a été envoyé aux militaires. En revanche, le 1er août et le 27 septembre, des mises en garde ont été adressées aux ministères de l'Education, de l'Immigration, de l'Intérieur, de la Santé, des Affaires sociales et de la Justice. «On n'a contacté que les ministères qu'il nous semblait nécessaire d'informer. Il s'agissait de prévenir les familles [susceptibles d'adopter des enfants, ndlr] de l'illégalité de cette opération, par l'intermédiaire des services déconcentrés de ces ministères», indique le secrétariat d'Etat aux Droits de l'homme, qui dépend du ministère des Affaires étrangères.
L'affaire de l'Arche de Zoé avait toutefois été évoquée, parmi d'autres sujets, lors d'une réunion de l'ensemble des directeurs de cabinet, le 23 juillet à Matignon. L'information n'a pas été répercutée à ses services par André Viau, le directeur de cabinet d'Hervé Morin. Aucune