Depuis le jour de la Toussaint, la Bosnie n'a plus de Premier ministre. Le titulaire du poste, le Serbe Nikola Spiric, a démissionné pour protester contre l'ingérence de la communauté internationale. Cette situation inquiète tout particulièrement l'Union européenne qui a pris le relais de l'Otan et de l'ONU pour garantir, avec 2 500 hommes, la paix instituée en 1995 par les accords de Dayton.
Pourquoi cette crispation ?
La Bosnie n'est pas un Etat comme les autres. Pour ramener la paix après quatre ans de conflit, elle a été divisée, selon les lignes de partage de la guerre, entre une entité serbe, la Republika srpska (RS, 49 % du territoire), et une fédération croato-bosniaque (51 %), elle-même divisée en cantons ethniques. L'essentiel des compétences est aux mains des entités, qui élisent régulièrement des nationalistes, tandis que les institutions centrales sont faibles.
L'ensemble est chapeauté par un haut représentant de la communauté internationale doté de larges pouvoirs. Le poste est détenu depuis cet été par un Slovaque, Miroslav Lajcak, qui veut renforcer les institutions centrales afin de remplir les conditions fixées par Bruxelles avant la signature d'un accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne. En octobre, les politiciens bosniaques ont encore échoué à se mettre d'accord pour mieux coordonner leurs polices, qui restent ethniques. Ce qui a de nouveau arrêté leur marche vers l'Europe. Pour accélérer le mouvement, Lajcak a pris des mesur