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Libération

La rumeur des 74 enfants volés devient une plainte

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publié le 10 novembre 2007 à 1h24

Les autorités tchadiennes sont rongées par le doute. Des enfants ont-ils déjà été envoyés en France ? Le président Déby avait évoqué publiquement cette possibilité juste après le début de l'affaire à Abéché. Il parlait d'«enfants manquants», sans donner plus de détails. Lorsque le convoi des 103 enfants a été interpellé sur la route de l'aéroport d'Abéché, ils avaient des bracelets donnés par l'association l'Arche de Zoé portant des numéros, dont le 118. «S'il y a un bracelet 118, c'est que des enfants sont déjà partis en France», s'emporte un responsable local. Des documents saisis dans les bureaux de l'association à Abéché laissaient aussi entendre aux dirigeants tchadiens que l'association comptait envoyer plusieurs centaines d'enfants en France. C'est finalement un groupement d'associations tchadiennes, le réseau des Associations de défense des droits de l'homme au Tchad (ADH), qui a déposé plainte auprès du procureur de N'Djamena pour dénoncer la «déportation» de «74 enfants tchadiens» en France. Selon ce réseau, le 17 septembre, 74 enfants seraient arrivés à Mourmelon, un «petit aéroport militaire près de Paris». Or il n'y a là qu'une courte piste en herbe sur laquelle il est impossible pour un avion de ligne de se poser.

«Nous avons découvert un billet de train qui prouve toute l'affaire», explique pourtant l'un des responsables du réseau, en brandissant une photocopie d'un billet de train. «Après qu'on les a débarqués là-ba