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Libération

Le show de Benazir «prisonnière»

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publié le 10 novembre 2007 à 1h24

Nichée dans un quartier résidentiel paisible d'Islamabad, la maison de Benazir Bhutto est en état de siège. Des camions bloquent les rues, occupées par des centaines de policiers qui déploient des barbelés. L'ex-Premier ministre, leader du Parti du peuple pakistanais (PPP), avait promis vendredi un grand rassemblement populaire, à Rawalpindi, la ville voisine, pour dénoncer le«dictateur» Musharraf, avec qui elle négocie pourtant un partage du pouvoir depuis quelques mois. Mais depuis la déclaration de l'état d'urgence par le général, samedi dernier, les manifestations sont officiellement interdites «pour des raisons de sécurité». La démonstration de force du PPP n'aura pas eu lieu, la politicienne étant désormais officiellement assignée à résidence.

Public. La horde de journalistes, agglutinés près des barricades de la police, tentaient d'apercevoir au loin la Land Cruiser blanche de Benazir. Ils seront son plus important public ce jour-là, avec les policiers. C'est à ces derniers que la politicienne s'adresse, après une tentative réussie pour avancer de quelques mètres dans sa ruelle. «Mes frères ! Mes frères ! Vous avez endossé cet uniforme pour servir le peuple pakistanais, laissez-moi passer !» crie Benazir dans un haut-parleur depuis sa voiture. Les quelques dizaines de partisans du PPP qui entourent le véhicule clament en coeur : «Donnons une dernière poussée au mur pour qu'il s'écroule ! Pars Musharraf ! Pars ! Ce régim