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Libération
Interview

«Dans les rangs d'Al-Qaeda, la tendance est au rajeunissement»

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publié le 12 novembre 2007 à 1h25

Le 5 novembre, le chef du MI5 - les services secrets britanniques - soulignait la persistance de la menace terroriste en Grande-Bretagne et l'implication d'activistes de plus en plus jeunes.

«Au moment où je parle, des terroristes ciblent méthodiquement et intentionnellement des jeunes et des enfants dans ce pays, a déclaré Jonathan Evans. Cette année, nous avons vu passer des individus âgés d'à peine 15 ou 16 ans et impliqués dans des activités liées au terrorisme.» Magnus Ranstorp, expert au Collège national de Défense suédois et ex-directeur du Centre d'études du terrorisme et de la violence politique à l'université de Saint-Andrews, en Ecosse, revient sur ces déclarations chocs.

Assiste-t-on vraiment à un rajeunissement des recrues d'Al-Qaeda ?

Selon les deux plus importantes études menées en Europe en 2005 et 2006, l'âge moyen d'un terroriste s'établirait entre 27 et 29 ans. Mais la tendance est au rajeunissement. Pour des raisons évidentes : le cerveau des jeunes est plus malléable, ils sont plus impressionnables. Au coeur des cellules terroristes, souvent composées de personnes d'âges différents, ils peuvent aussi jouer un rôle essentiel. S'ils ne se chargent pas forcément de rassembler des armes et des explosifs ou de planifier une attaque, ils peuvent être utiles par leur connaissance d'Internet, souvent supérieure à celle de leurs aînés. Ils peuvent aussi être chargés de recruter d'autres agents potentiellement utiles dans les milieux étudiants qu'ils fr