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Analyse

Musharraf promet des élections tout en maintenant l'état d'urgence

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Pakistan.
publié le 12 novembre 2007 à 1h25

«L'état d'urgence a été la décision la plus difficile que j'ai prise de ma vie. J'aurais pu me préserver, mais alors j'aurais fait du tort à la nation. Je n'ai pas d'ego personnel ni d'ambitions à protéger. Je pense à l'intérêt général d'abord», a assuré hier le général Pervez Musharraf, qui s'adressait à la presse une semaine après ce que certains considèrent comme son deuxième coup d'Etat. Sereinement, il a justifié au nom du peuple les mesures drastiques qu'il a prises récemment pour écarter toute menace à son pouvoir.

Uniforme. Il était habillé d'un costume bleu marine, n'apparaissant plus, depuis son élection non encore officielle du 6 octobre, en uniforme de général. Musharraf a d'ailleurs promis qu'il abandonnerait son poste de chef de l'état-major une fois qu'il serait déclaré Président, annonçant toutefois : «Même si je ne suis plus en uniforme l'armée sera avec moi.»

Selon la Constitution, Musharraf ne pouvait être élu en étant à la fois chef de l'Etat et chef de l'armée, et la Cour suprême, approchée par des membres de l'opposition, allait sans doute invalider son élection cette semaine. Mais, utilisant les nouveaux pouvoirs que lui donne l'état d'urgence, Musharraf s'est enfin débarrassé des juges récalcitrants en remaniant la Cour à son avantage. Une fois son élection garantie, ce qui ne devrait plus être qu'une formalité, il devrait a priori assouplir sa politique de répression à tout-va. Plusieurs milliers d'opposants ont été arrêtés cette semaine