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Libération

La Chine fiche les journalistes étrangers

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publié le 14 novembre 2007 à 1h29

De notre correspondante à Pékin Les Jeux olympiques sont une vitrine, et la Chine veut «un environnement journalistique propre». Pour mener à bien ce nettoyage, Pékin a annoncé la création d'une base de données sur les 30 000 journalistes étrangers accrédités pour les Jeux d'août 2008. Les 8 000 reporters sportifs autorisés à pénétrer dans les sites ont déjà été fichés. Reste à filtrer les 20 000 autres, bien plus inquiétants pour les autorités, qui débouleront dans l'année. Le ministre de la Presse et des Publications n'a donné aucune précision sur la nature des informations contenues dans cette banque de données. «Prétexte en or». Le but affiché est de prévenir une invasion de «faux journalistes» qui pourraient tenter de faire chanter les hommes d'affaires ou les responsables politiques en les menaçant d'articles «négatifs». Et d'offrir «le meilleur service aux vrais journalistes» en connaissant mieux leurs attentes. «C'est un prétexte en or pour faire le ménage, assure Vincent Brossel, de Reporters sans frontières (RSF), le gouvernement chinois se donne en réalité les moyens de mettre sur la touche les journalistes qui peuvent le gêner.» Cette liste, ajoute RSF, est «en contradiction avec les promesses faites en 2001 et début 2007 d'une liberté totale pour la presse». En janvier, une directive saluée par le Comité olympique avait annoncé que les déplacements des journalistes étrangers dans les provinces seraient facilités