Menu
Libération

«On ne sait plus qui terrorise qui»

Article réservé aux abonnés
publié le 14 novembre 2007 à 1h29

«Je risque d'être arrêté, je me cache en ce moment. Rencontrons-nous chez un ami», demande Noor Alam, un avocat de Peshawar. Impliqué dans le mouvement qui demande la restauration d'une justice indépendante au Pakistan, il est sous mandat d'arrestation, comme l'ensemble de ses collègues activistes de la ville. «Je reçois des appels anonymes des services secrets, je ne peux plus sortir en public, je ne dors pas chez ma famille, énumère Noor Alam. Nous, les avocats, avons été particulièrement ciblés par la répression. Mais nous gardons le moral, notre combat restera dans les livres d'histoire.»

Boycott.Hier à Peshawar, une manifestation d'avocats et de partis politiques a été réprimée brutalement par la police, qui a arrêté des dizaines de protestataires. Même chose à Karachi. Depuis la déclaration de l'état d'urgence le 3 novembre, plus de 2 500 avocats ont été emprisonnés au Pakistan, dont les quatre dirigeants du mouvement. Le général Musharraf a aussi remanié les cours de justice, écartant les juges indociles pour placer des magistrats plus favorables. Mais le mouvement réclame leur démission : «Nous ne reconnaîtrons aucune décision de justice prise par les juges de Musharraf», affirme un membre du barreau, qui reste dans la clandestinité pour éviter d'être arrêté. Le conseil du barreau pakistanais a annoncé le boycott des cours jusqu'à «la réinstallation des juges indépendants».

Iqbal Haider, ex-ministre de la Justice et des Droits de l'ho