Menu
Libération

Le patriarche de l'ultime chance

Article réservé aux abonnés
publié le 15 novembre 2007 à 1h30

Une grenade dont les goupilles seraient à Damas et Téhéran. C'est ce à quoi fait penser le dernier discours du chef du Hezbollah. Cette grenade, Sayyed Hassan Nasrallah l'a lancée la veille de l'arrivée, lundi soir, à Beyrouth, de Bernard Kouchner, venu pour la sixième fois en sept mois aider à trouver une solution à la crise libanaise. Allocution dure, violente, considérée par certains leaders de la majorité comme un «appel au coup d'Etat». Nasrallah «a réussi à saboter [.] l'initiative française avant l'arrivée de Bernard Kouchner», a commenté Farid Makari, le vice-président du Parlement. Ce discours survient à un moment clé de l'histoire libanaise : la crise est à son comble, majorité et opposition n'arrivant pas à s'entendre sur le choix d'un nouveau président, à dix jours de la fin du mandat de l'actuel président (prosyrien), Emile Lahoud.

«Je suis désolé d'entendre, depuis deux jours, des voix qui se lèvent, menaçantes», a commenté le chef de la diplomatie française, sans désigner nommément le Parti de Dieu. Mais comme Paris veut maintenir le contact avec toutes les parties libanaises, l'émissaire spécial du ministre, Jean-Claude Cousseran, devait rencontrer hier Mohammed Fneich, un responsable de la direction de ce parti.

Deux gouvernements. Dans son discours de dimanche, prononcé sur la télé du Hezbollah, Al-Manar, Nasrallah a donné l'impression que le Liban n'était plus qu'un jeu de quilles sur lequel il était prêt à ti