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Libération

La pasionaria de la «belgitude»

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publié le 17 novembre 2007 à 1h33

«C'était le 10 août, à 5 h 30 du matin - j'aime me lever tôt pour aller sur le Net - que j'ai eu l'idée de cette pétition», se souvient Marie-Claire Houard, une Liégeoise rigolarde de 45 ans, tout en rondeurs. Elle va sur Google, tape «pétition» et tombe sur le site lapetition.be. Elle y écrit un texte bref, demandant aux «hommes politiques» : «Respecter notre pays ! Et son unité. Notre pays est trop petit, à l'heure de l'Europe, pour être divisé. [.] L'union fera notre force.» Traduit dans les trois langues nationales (le néerlandais, le français et l'allemand), il a recueilli 135 000 signatures, «dont 30 % de flamandes», affirme l'initiatrice. «J'avais dit que si la pétition dépassait 100 000 signatures, je ferais une manif. On y est.» Femme de parole. «Mon texte est naïf, à la limite bébête», reconnaît cette femme qui n'appartient à aucun parti. «Mais c'était un cri du coeur. A l'époque, je ne l'ai pas écrit à cause de la crise, mais parce que cela fait trop longtemps que les politiques séparent les deux communautés.» Elle cite un exemple : «Mon frère est accompagnateur [contrôleur]. Lorsqu'il fait la ligne Liège-Ostende, en Wallonie, il doit annoncer les gares seulement en français ; à Bruxelles, en français et en néerlandais ; et en Flandre seulement en néerlandais. Une fois, il a annoncé les gares en français en Flandre et quelqu'un a déposé une plainte contre lui.»

Cette fonctionnaire fédérale, travaillant au serv