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Libération

L'indépendance pour seul combat

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publié le 19 novembre 2007 à 1h34

Le compte à rebours vers un Kosovo indépendant est relancé. «Nous proclamerons l'indépendance immédiatement après le 10 décembre», a lancé samedi au soir de sa victoire électorale Hashim Thaci, son parti le PDK (Parti démocratique du Kosovo) étant crédité de 35 % des voix. L'ancien chef de la guérilla albanaise évoquait devant ses partisans la date butoir fixée par l'ONU pour un accord négocié avec Belgrade sur le statut définitif de cette province du sud de la Serbie peuplée en écrasante majorité d'Albanais de souche. Or les chances d'un compromis lors de ce nouveau «round» de discussions sont quasi nulles.

Las de huit ans de protectorat international, les représentants des quelque 1,8 million d'Albanais kosovars menacent de mettre la communauté internationale devant le fait accompli en proclamant unilatéralement leur indépendance au Parlement. Ce rêve d'un Kosovo souverain et reconnu comme Etat fait tellement l'unanimité parmi les Albanais que cela n'a même pas été un argument de campagne électorale parmi les 26 partis en lice. Mais la Serbie, quant à elle, exige de conserver une souveraineté au moins formelle sur cette région qu'elle considère comme le berceau de son histoire. Les Serbes qui vivent encore au Kosovo (100 000 personnes soit 10 % de la population) - au nord de Mitrovica dans un territoire limitrophe de la Serbie ou dans le reste de la province dans des enclaves protégées par la Kfor, la force de l'Otan - ont tous boycotté le scrutin. Ils veulent ôter t