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Analyse

Les Etats-Unis à bout d'arguments pour Musharraf

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publié le 21 novembre 2007 à 1h36

Le dictateur pakistanais serait sur un siège éjectable. C'est ce qu'a laissé entendre Washington, lundi. Le président Pervez Musharraf «a été un bon allié et un réformateur jusqu'à ce qu'il impose l'état d'urgence, a déclaré un porte-parole du Département d'Etat. Ce sera en fin de compte au Pakistan et au peuple pakistanais de décider qui les dirige. Ce n'est pas à nous de choisir.» Deux jours plus tôt, le secrétaire d'Etat adjoint, John Negroponte, s'est rendu à Islamabad pour demander au général Musharraf de lever l'état d'urgence proclamé le 3 novembre, de libérer «tous les détenus politiques», de démissionner de l'armée et d'organiser des élections. Toutefois, l'aide américaine à l'armée pakistanaise, de plus d'un milliard de dollars (675 millions d'euros) par an, n'a pas été suspendue. Le général-président a répondu qu'il refusait de lever la loi martiale mais, hier, 3 400 personnes prisonnières ou assignées à résidence ont été libérées. Un pas jugé «positif» par la Maison-Blanche.

Musharraf fait le pari que Washington n'est pas en mesure de lui tirer le tapis sous les pieds. Un avis que partagent plusieurs experts. «Pour les Etats-Unis, le Pakistan demeure un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme, surtout en regard de l'Afghanistan [.]. Au final, l'administration Bush va continuer de soutenir Musharraf tant qu'il est au pouvoir», juge Theresita Schaffer, chercheur au Conseil des études internationales