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Libération
Interview

«Une machine à remonter le temps des cellules»

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publié le 21 novembre 2007 à 1h36

Vu de loin, c'est le songe faustien de l'âge effacé, de la jeunesse retrouvée, du retour à l'aube de la vie, riche de tous les devenirs possibles. Vu de près, c'est une découverte majeure sur le chemin de la future médecine régénératrice qui rajeunirait les tissus lésés par la maladie et la vieillesse. Deux équipes de chercheurs ont annoncé, hier, avoir réussi à transformer des cellules de peau d'un individu en cellules d'embryon de ce même individu. Mieux, ces cellules ordinaires sont devenues, entre leurs mains, des cellules souches embryonnaires capables de générer, in vitro, toute la diversité des tissus de l'individu dont elles proviennent. Un éventail de pièces de rechange miroite : vous avez besoin de quelques neurones ? Une biopsie de peau, et trois semaines plus tard, on vous livre des neurones tout neufs, produits à partir de vous-même. C'est un rêve. Mais les prémices de sa réalisation sont dans les deux articles publiés en ligne l'un dans Science, signé par James Thomson (de l'université Wisconsin-Madison), l'autre dans Cell, signé par Shinya Yamanaka (de l'université de Kyoto). Jusqu'à présent, seule la technique du clonage permettait d'espérer obtenir des cellules embryonnaires humaines «à tout faire» à partir d'une cellule d'adulte. A condition de disposer d'ovules et de créer des embryons humains par clonage, toutes choses qui se heurtent à l'éthique. Ian Wilmut, le père de la brebis Dolly, a annoncé qu'il abandonnait le clonage pour se concentr