Le président colombien, Alvaro Uribe, a mis brutalement fin, hier matin, au travail «de médiation du président vénézuélien, Hugo Chávez» pour la libération des 45 otages retenus par la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Parmi ces otages - politiques, militaires, policiers - que la guérilla veut échanger contre 500 de ses membres emprisonnés figure la femme politique franco-colombienne Ingrid Betancourt, enlevée en février 2002, dont Nicolas Sarkozy s'est engagé à obtenir la libération.
Que s'est-il passé ?
Officiellement, c'est un coup de fil de Chávez qui a provoqué la rupture : il a appelé directement le chef de l'armée de terre colombienne pour lui demander des précisions sur la situation des otages, court-circuitant tous les canaux diplomatiques. Une méthode qu'Uribe lui aurait expressément interdite lors d'un tête-à-tête, il y a dix jours. Selon Caracas, l'appel était anodin et tenait davantage de la courtoisie entre deux militaires.
Quelle est la raison profonde de cette rupture du dialogue ?
Approuvée par Alvaro Uribe, l'intervention de Hugo Chávez dans le dossier des otages remonte à la fin août. Les deux hommes alternent des relations de bon voisinage et des périodes de fortes tensions. Ils représentent les deux extrêmes du spectre politique sud-américain. Le premier est le meilleur allié des Etats-Unis dans la région. En 2002, il s'est fait élire sur son intransigeance face au «terrorisme» des Farc, qu'il affirme pouvoi