Dans le quartier aisé de Chacaito, à l'est de Caracas, une jeune fille porte un T-shirt rouge avec cette inscription qu'on peut traduire par : «Non à la réforme.» Comme des milliers d'autres étudiants, Daniela Carrera, inscrite en droit à l'université catholique Andres-Bello, s'oppose au projet de réforme constitutionnelle du président Chávez qui sera soumis à référendum le 2 décembre. «Nous sommes ici pour résoudre les problèmes du pays, c'est pourquoi nous appelons à voter Non .»
Depuis le début de leur action, il y a plusieurs semaines, les étudiants contestataires se sont rendus à l'Assemblée nationale, au Conseil national électoral (l'arbitre des scrutins dans le pays), ou encore au Tribunal suprême de justice, la plus haute juridiction du Venezuela. Chaque fois, ils ont demandé le report du référendum. En vain. Selon eux, la population ne connaît pas suffisamment le texte pour se prononcer.
Echauffourées. Stalin González, président de la fédération étudiante à l'université centrale du Venezuela (UCV) jusqu'à récemment, explique : «Avec la réforme, le Président pourra nommer des vice-présidents, non élus par le peuple, pour certaines régions ; l'autonomie de la Banque centrale sera supprimée, ce qui permettra à Chávez de gérer les réserves internationales à sa guise ; enfin, en cas d'état d'urgence, le droit à l'information disparaîtrait.»
Chávez, lui, qualifie les étudiants de «fils à papa». De son côté, le mi