En remportant samedi les élections législatives australiennes, le Parti travailliste de Kevin Rudd, 50 ans, met fin à onze années de pouvoir du conservateur John Howard. La nette victoire des travaillistes - ils triomphent avec près de 30 sièges de plus au Parlement que la coalition de droite menée par le Parti libéral - va leur permettre de tourner le dos à une politique étrangère jusqu'à présent axée sur le soutien inconditionnel au grand allié américain. Kevin Rudd devrait prêter serment aujourd'hui et constituer son gouvernement jeudi.
Ce qui va changer :
La semaine prochaine, à Bali (Indonésie), se tient une conférence sur le climat. Kevin Rudd y a été invité et la rupture avec la politique précédente devrait s'y matérialiser. L'Australie est le seul pays industrialisé du monde avec les Etats-Unis à avoir refusé de signer les accords de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Alors qu'Howard a toujours jugé cette question subalterne, Rudd a assuré que sa priorité était d'agir contre le changement climatique. Durant sa campagne électorale, il s'est engagé à ratifier «immédiatement le protocole de Kyoto».
Les relations avec les Etats-Unis devraient connaître quelques tensions sur la question de la présence militaire australienne en Irak. 1 500 soldats de Canberra épaulent encore les GI sur le terrain et Rudd est favorable à leur rapatriement dans les plus brefs délais.
La victoire de Rudd - qui parle couramment le mandarin et a été en poste