Scepticisme. La presse israélienne et arabe partageait mercredi un même sentiment sur les chances de la conférence d'Annapolis de déboucher enfin sur la paix entre Israéliens et Palestiniens.
Fossé séparant les ennemis de soixante ans sur les questions de fond, faiblesse de leurs dirigeants respectifs, interrogations sur la médiation américaine, les commentateurs doutaient d’un succès avant même que s’ouvre ce mercredi ce qui s’annonce comme un an de négociations non stop coïncidant avec la fin de la présidence Bush.
En Israël, le quotidien Maariv ironise: «Les cérémonies de paix sont en général organisées une fois la paix conclue. Il y a d'abord des négociations, des crises, des attentats et des rebondissements sans fin, puis surviennent les cérémonies. Hier, à Annapolis, on a fait tout à l'inverse. On a commencé par la cérémonie.» Il y voit un «stratagème concocté par Ehud Olmert» pour se garantir un an de plus au pouvoir malgré son impopularité.
Le Haaretz (libéral) estime lui aussi qu'Olmert a sauvé sa majorité à Annapolis sans faire de concessions. Mais «la négociation, c'est donner et prendre. Le problème est que M. Olmert n'a rien à donner», remarque un commentateur de la chaîne de télévision privée «10».