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Libération

En prison pour un ours prophète

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publié le 30 novembre 2007 à 1h47

Gillian Gibbons a finalement échappé aux coups de fouet, mais elle reste en prison. Accusée d'insulte à l'islam devant un tribunal soudanais, cette enseignante britannique expatriée a finalement été condamnée hier soir à quinze jours d'emprisonnement - elle risquait six mois et 40 coups de fouets. Un porte-parole du Foreign Office a réagi immédiatement, exprimant la «déception» de Londres et annonçant que l'ambassadeur soudanais allait prochainement être convoqué «pour s'expliquer sur la situation». Depuis le début de l'affaire, les autorités britanniques défendent bec et ongles cette institutrice qui a laissé les enfants de sa classe de Khartoum nommer un ours en peluche Mohammed.

Tout commence en juillet. Gillian Gibbons est directrice adjointe d'une école primaire de Liverpool. A 54 ans, elle vient de se séparer de Peter, son mari depuis trente-deux ans, et décide de prendre un nouveau départ, loin des siens. En septembre, elle fait ses premiers pas à la Unity High School de Khartoum, institution privée où se pressent les enfants des riches entrepreneurs et expatriés du pays. Dans cet établissement fondé au début du siècle par des chrétiens, les élèves suivent à la lettre le programme scolaire britannique, enrichi de cours d'arabe, et côtoient des camarades de toutes religions. Il n'empêche. Unity est en territoire soudanais et obéit à ses lois.

Idolâtrie. Peu après la rentrée, l'institutrice introduit un ours en peluche dans sa classe pour illustrer un cours