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Libération
Interview

«L'Amérique joue un rôle diabolique au Liban»

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Cheikh Fadlallah, autorité chiite et inspirateur du Hezbollah.
par Sid Ahmed HAMMOUCHE et Patrick VALLELIAN
publié le 30 novembre 2007 à 1h47

Autorité spirituelle la plus respectée des chiites libanais, l'ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, 71 ans, né à Najaf en Irak, a été l'un des inspirateurs du Hezbollah. Il s'exprime sur la crise au Liban, alors que le Parlement doit élire aujourd'hui son président.

Le Liban est bloqué depuis plusieurs mois. Que faire pour éviter un embrasement ?

C'est très difficile de trouver une issue à cette crise tant que l'Amérique a plein de projets diaboliques vis-à-vis de la région. Voyez ce qui se passe en Irak. Aujourd'hui, tous les ingrédients d'une guerre sont réunis au Liban. Il est d'ailleurs extravagant d'entendre les parties en présence appeler au dialogue, tout en posant des entraves psychologiques et politiques [...]. On assiste actuellement au retour en force des fractions et des querelles entre les différentes communautés religieuses.

Va-t-on vers un affrontement chiites contre sunnites au Liban ?

Jusqu'à présent, il n'y a pas de divergence entre les sunnites et les chiites libanais. Certes, nous représentons l'opposition chiite à un gouvernement qui compte des sunnites. Notre problème, c'est que l'Amérique joue un rôle diabolique. Après avoir semé la discorde entre les sunnites et les chiites irakiens, les Américains aimeraient faire de même dans notre pays.

Comment s'y prendraient-ils ?

L'animosité historique à l'encontre des chiites dans le monde musulman est réapparue avec ce qui se passe en Irak. En outre, les chiites sont considérés comme des «infidèles» par les grands