A 72 ans, le dalaï-lama n’envisage pas de mourir demain : «D’après mes médecins, je suis bon pour encore quelques décennies», a-t-il plaisanté mardi lors d’un rassemblement religieux à Amritsar, dans le nord de l’Inde. Mais il songe sérieusement à sa succession, qu’il ne voudrait pas laisser entre n’importe quelles mains, notamment celles de Pékin.
Depuis quelques semaines, porté par le succès de ses récents voyages en Occident, il nargue la Chine, laissant entendre qu’il pourrait bien connaître, voire même nommer, son successeur de son vivant. Sans attendre sa réincarnation, ce qui serait une révolution chez les bouddhistes : «Une option serait une sélection démocratique parmi les grands moines tibétains, ou la désignation d’un successeur par moi-même», a-t-il dit récemment. Si le dalaï-lama succombait en exil, sa succession pourrait ressembler à «l’élection du pape» et se tiendrait en dehors du Tibet. Il évoque aussi un possible référendum, auprès des centaines de milliers de Tibétains en exil, pour trancher sur l’obligation de la réincarnation des lamas.
Traditionnellement, ce n’est pas au dalaï-lama de gérer le problème. Depuis 1391, les hauts responsables tibétains ont toujours été trouvés après la mort du précédent. Lorsque l’âme réincarnée du défunt est décelée chez un enfant, le garçon, désigné comme un «bouddha vivant», est appelé à régner. La recherche, menée par des moines bouddhistes au fin fond des villages himalayens, peut être long