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Libération
Interview

«Contre l'épidémie, on ne peut pas réussir sans l'aide de leaders religieux»

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publié le 1er décembre 2007 à 1h49

Depuis octobre 2006, Mark Dybul dirige le plan américain de lutte contre le sida (Pepfar) lancé par George W. Bush en 2003.

Pepfar a été sous le feu des critiques pour être un plan idéologique purement américain pour combattre une maladie par nature planétaire. Que rétorquez-vous ?

On a mis 1,2 million de personnes sous ARV [antirétroviraux, ndlr] dans 15 pays cibles. Le président Bush voulait en mettre 2 millions sous traitement, 7 millions sous prévention, 10 millions pour des aides diverses. On y est presque. Au départ, on nous avait dit : «Jamais il ne pourra lever 15 milliards de dollars sur cinq ans.» A l'arrivée, via le Congrès, on aura levé 18 à 19 milliards d'ici l'an prochain. Et George Bush vient de s'engager à ce que l'on passe à 30 milliards sur cinq ans. Depuis le début, on a pensé la lutte contre le sida dans son ensemble et pas uniquement axé sur les traitements. La preuve, il n'y a qu'à voir comment des ONG, même si on n'est pas toujours d'accord, nous soutiennent.

On vous accuse d'avoir plutôt privilégié l'abstinence ou la fidélité au détriment des traitements ou de la publicité pour les capotes.

Ce genre de polémique se meurt. Elle est née d'un malentendu en Ouganda, où l'on nous a accusés de brider la distribution de préservatifs. Le pays avait reçu 145 millions de capotes défaillantes qu'ils n'ont pas distribuées, mais ce n'était en rien la faute du gouvernement américain. Or, on est passé en Ouganda de 7 à 45 millions de préservatifs ! Et près de 1,7