"Ici nous vivons comme des morts", raconte l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis plus de cinq ans par la guérilla colombienne des Farc, dans une lettre à sa famille, selon des extraits diffusés samedi à la presse."Je vais mal physiquement. Je ne me suis pas réalimenté, j'ai l'appétit bloqué, les cheveux me tombent en grandes quantités", dit l'otage dans une lettre écrite en espagnol de 12 pages adressée à sa mère Yolanda Pulecio et dont des extraits ont été traduits et diffusés samedi à Paris par les comités de soutien à Ingrid Betancourt.
"La vie ici n'est pas la vie, c'est un gaspillage lugubre de temps", dit-elle, racontant les conditions de "stress" de sa vie de femme vivant "au milieu de tant de prisonniers masculins qui sont dans cette situation depuis 8 à 10 ans".
"Chacun doit dormir dans n'importe quel renfoncement, étendu n'importe où, comme n'importe quel animal", raconte-t-elle, ajoutant que la guérilla prive les otages "de ce que nous chérissons le plus", citant les photos et dessins de ses enfants et neveux.
Elle dédie ses écrits aux membres de sa famille "qui sont mon oxygène".
Elle rend hommage au président vénézuélien Hugo Chavez et à la sénatrice colombienne de gauche Piedad Cordoba qui ont mené une médiation pour obtenir la libération des otages. Cette mission a été brusquement interrompue par le président colombien le 22 novembre, peu après la visite de M. Chavez à Paris. "A Piedad et Chavez, toute,
«Ici nous vivons comme des morts»
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Kidnapped French-Colombian politician Ingrid Betancourt is seen in a video released by the Colombian government in Bogota November 30, 2007. The Colombian government broadcast videos on Friday of Betancourt and three Americans in the first proof since 2003 that the high-profile rebel hostages were still alive. REUTERS/Presidencia/Handout (COLOMBIA). EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. (REUTERS)
par AFP
publié le 1er décembre 2007 à 7h00
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