Président du Parti républicain et député du parlement russe, Vladimir Ryjkov était l'un des chefs de file de l'opposition libérale dans la Douma sortante. Il ne sera pas réélu ce dimanche, la commission électorale ayant refusé de laisser son parti prendre part aux législatives de dimanche. Elle n'a pas non plus autorisé les candidats indépendants à se présenter. L'opposition semble très faible dans les sondages, dénuée de ressources et privée de parole à la télévision. De quoi a peur le Kremlin ? Je vois trois raisons. La première, c'est que Poutine craint terriblement les élections. Sa première expérience en 1996 s'est terminée par l'échec d'Anatoli Sobtchak [ancien maire de Saint-Pétersbourg dont Poutine dirigeait la campagne, ndlr] contre Vladimir Iakovlev. Il sait qu'on peut y perdre beaucoup. Deuxièmement, il craint la révolution orange comme en Ukraine en 2005. La victoire de Vladimir Iouchtchenko a été une surprise complète et un cinglant échec alors que Poutine avait très ouvertement soutenu son adversaire, Viktor Ianoukovitch, jusqu'à le féliciter à deux reprises pour sa «victoire». A ce moment, sa peur des élections s'est transformée en une véritable phobie. La troisième raison, c'est que son régime a des points faibles et pas mal de cadavres dans le placard. La Tchétchénie, Nord-Ost et Beslan [prises d'otages dans un théâtre moscovite et dans une école d'Ossétie du Nord], les assassinats d'Alexandre Litvinenko [opposant empoisonné fin 2006 à
Interview
Russie : «Poutine a une peur bleue de la critique»
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par Emmanuel GRYNSZPAN
publié le 1er décembre 2007 à 1h49
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