Prendre l'avion pour Alger ou tout annuler et rester à Paris. Jusqu'à jeudi soir, la question a taraudé Nicolas Sarkozy et la cellule diplomatique de l'Elysée. Il s'en est fallu d'un rien pour que ce déplacement du président français n'ait pas lieu. Finalement, il atterrira bien cet après-midi à Alger pour une visite d'Etat de trois jours, qui le conduira également à Constantine et devrait lui permettre de signer près de 5 milliards de dollars (3,41 millions d'euros) de contrats.
Lundi dernier, Paris découvre avec stupéfaction un entretien du ministre des Moudjahidin (Anciens Combattants) dans le principal quotidien algérien (Al-Khabar) qui sonne comme une provocation . Mohamed Chérif Abbas se livre à une diatribe aux relents antisémites à l'encontre du président français. Il affirme notamment que les «autorités israéliennes ont mis en circulation un timbre à l'effigie de Nicolas Sarkozy» et que celui-ci doit son élection «au lobby juif qui a le monopole de l'industrie en France». Des propos jugés «totalement inadmissibles» par la France, qui décide cependant de garder le silence. Il s'agit de savoir si ce ministre d'Abdelaziz Bouteflika a agi en service commandé ou si son dérapage n'est que l'écho des milieux, minoritaires, hostiles à tout rapprochement franco-algérien. Mais à Alger, aucune condamnation ne tombe à l'encontre de ce haut dirigeant.
«Surseoir». Face à cette passivité des responsables du pays, l'Elysée se pose la question de «surseo