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Libération
Reportage

Alger sort les tapis rouges pour Sarkozy

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publié le 4 décembre 2007 à 1h52

Du tac au tac. A Alger hier après-midi, le ministre des Moudjahidin (Anciens Combattants), Mohamed Chérif Abbas, n'était pas sur le tarmac de l'aéroport avec les autres membres du gouvernement algérien pour accueillir Nicolas Sarkozy, en visite d'Etat jusqu'à mercredi en Algérie. Ce ministre, que le président Abdelaziz Bouteflika a préféré cacher, s'était répandu en début de semaine dernière sur les accointances supposées de Sarkozy avec «le lobby juif». Un dérapage qui a failli conduire à l'annulation du déplacement du chef de l'Etat (Libération d'hier).

Son absence a été perçue comme un geste d'apaisement côté français. Dans la soirée, face à un parterre de chefs d'entreprise français et algériens, Sarkozy a pourtant tenu à lui répondre : «En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute expression de racisme, d'islamophobie et d'antisémitisme [.]. Il n'y a rien de plus semblable à un antisémite qu'un islamophobe. Tous deux ont le même visage, celui de la bêtise et de la haine.»

Alors que sa visite débutait dans ce climat tendu, Sarkozy a également donné des gages pour bâtir ce «partenariat d'exception» qu'il veut avec Alger. Il a ainsi évoqué la nécessité de «regarder le passé en face» et affirmé que «le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : Liberté, Egalité, Fraternité». De quoi apaiser une presse algérienne très critique à so