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Libération

Le nord de l'Italie gagné par la déferlante xénophobe

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publié le 6 décembre 2007 à 1h53

«Avec les immigrés, il faut utiliser les mêmes méthodes que les SS. Pour chaque tort infligé à un citoyen de Trévise, il faut punir dix étrangers» : conseiller municipal de la Ligue du Nord depuis plusieurs années, Giorgio Bettio n'avait jamais été sur le devant de la scène politique. En martelant lundi, en séance, qu'il «faut faire comprendre aux immigrés comment ils doivent se comporter», y compris en s'inspirant des nazis, il a franchi un nouveau cap dans la déferlante xénophobe qui semble s'être emparée du nord de l'Italie. Depuis quelques semaines, les responsables locaux de la populiste Ligue du Nord mais aussi d'Alliance nationale (AN) ou de Forza Italia (FI) multiplient les déclarations tonitruantes et, au nom de la sécurité, les arrêtés anti-immigrés.

«Maires déchaînés». Chaque jour apporte ainsi son lot de mesures vexatoires et de provocations en Vénétie et en Lombardie. Samedi, le maire (AN) de Montegrotto Terme, près de Padoue, a par exemple diffusé sur les panneaux lumineux de la municipalité le message suivant : «Citoyens, émigrez ! Vous vivrez mieux en tant qu'immigrés dans une autre nation qu'en tant que citoyens dans votre propre pays.» Dans le même temps, la maire (FI) de Romano d'Ezzelino, dans la province de Vicence, décrétait que les enfants d'extracommunautaires ne pourront plus dorénavant bénéficier de bourses d'études, tandis qu'à Caravaggio, près de Bergame, l'administration communale (Ligue du Nord) décidait d'interdire les maria