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Libération

Un inculpé de l'Arche de Zoé dénonce «une instruction à charge»

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Dans une lettre de sept pages, le docteur Philippe Van Winkelberg détenu au Tchad soupçonne la justice tchadienne de vouloir «se payer des blancs».
Eric Breteau (2nd L), president of French charity Zoe\'s Ark, talks with Celine Lorenzon (C), one of his lawyers, as fellow group member Philippe Vanwinkelberg (R) watches in the central courts building in N\'Djamena November 8, 2007. Protesters took to the streets of Chad\'s capital N\'Djamena on Thursday to demand that seven Europeans freed at the weekend return to face trial over an attempt to fly 103 African children to live in Europe. Six French humanitarian activists charged with child abduction and fraud were taken to the court house on Thursday to appear before an investigating judge, with four Chadian nationals also facing charges in the case. REUTERS/Luc Gnago (CHAD) (Dr Philippe Van Winkelberg (à d.) et Eric Breteau. (Reuters))
par AFP
publié le 7 décembre 2007 à 7h00

Le Dr Philippe Van Winkelberg, médecin de Castellane (Alpes-de-Haute-Provence), détenu au Tchad dans le cadre du dossier de l'Arche de Zoé, dénonce «une instruction à charge» dans une lettre adressée à son comité de soutien dont l'AFP a obtenu copie vendredi.

Dans ce courrier de 7 pages manuscrites, le médecin écrit notamment: «l'instruction ne s'est faite qu'à charge et nos preuves n'ont pas été prises en compte».

Il affirme aussi que «des pressions et des manipulations ont été effectuées sur des témoins dont certains sont introuvables bizarrement».

Il affirme que «ce qui intéresse la justice tchadienne, ce n'est pas la recherche de la vérité. Ce qui lui a été demandé c'est de punir, de condamner, de venger l'Afrique des conséquences de la colonisation, c'est de se payer des blancs».

Il déplore que «les autorités françaises laissent faire, pire encouragent la justice tchadienne à me condamner puisque la vérité n'intéresse personne».

Sur les conditions de sa détention avec les cinq autres Français, inculpés, Van Winkelberg confie: «Nous mangeons encore à notre faim.» Il précise que «depuis trois semaines un restaurant a pris le relais de l'armée française» et que «ce ravitaillement a un coût: 2.000 euros par mois pour six personnes».

«Mon épouse étant sans ressource et n'ayant pas les moyens de subventionner mon entretien, je vais donc considérablement diminuer les besoins et soulager la collectivité»,