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Libération

Colères boliviennes contre Morales

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publié le 8 décembre 2007 à 1h56

La scène se déroule en pleine nuit, mercredi 28 novembre. Des dizaines de paysans indiens, partisans du président Evo Morales, bloquent l'accès au Parlement bolivien, en plein centre de La Paz. Munis de photos des parlementaires de l'opposition, ils filtrent et laissent uniquement pénétrer dans l'enceinte les députés et sénateurs appartenant à la majorité présidentielle. Seul un député centriste parvient à tromper leur vigilance après s'être déguisé en ouvrier de chantier. A l'intérieur, les élus de la majorité votent en catimini deux lois. L'une d'elles crée une pension pour les personnes âgées - à financer par les régions, mesure combattue par l'opposition pour qui il s'agit de punir économiquement les régions rebelles au pouvoir central.

«Réindigéniser». L'événement illustre le niveau de tension du climat politique, deux ans après l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales, premier président à se revendiquer «indien» de la Bolivie. Fan de Fidel Castro, allié politique du président vénézuélien Hugo Chávez, le fondateur du parti MAS (Mouvement vers le socialisme) et ancien leader syndical des producteurs de coca promet de «refonder» totalement le pays le plus pauvre d'Amérique du Sud. L'an passé, il a lancé le grand chantier de l'Assemblée constituante, qui doit dans son esprit «réindigéniser» la Bolivie, pays dont 65 % de la population se dit indienne.

Une population jusqu'ici marginalisée, et dont la majorité vit en dessous du seuil de pauvreté. «Nous représentons