Menu
Libération

Les Pays-Bas, terre de bonheur pour Big Brother

Article réservé aux abonnés
publié le 8 décembre 2007 à 1h56

Les Néerlandais seraient-ils les citoyens les plus fliqués d'Europe ? En matière de prévention, la police des Pays-Bas ne recule devant rien. Les fournisseurs de service Internet ont ainsi été contraints, par la loi, d'acheter eux-mêmes les équipements qui permettent, depuis août 2004, aux autorités d'espionner à volonté leurs abonnés. Neuf opérateurs ont intenté un procès à l'Etat, qu'ils ont perdu cette année. Résultat : dans le pays le plus connecté d'Europe - 84 % des ménages -, la surveillance est sans équivalent. Grâce à son droit de regard électronique, la police a procédé à plusieurs arrestations, depuis 2005, dans des affaires allant du terrorisme à la pornographie enfantine.

Chaque ville disposant d'une large autonomie et de sa propre police, diverses expériences sont également menées à travers le pays. Groningue, 180 000 habitants, a par exemple installé l'an dernier onze caméras de surveillance équipées de micros ultrasophistiqués. Les sons de la rue sont analysés par un logiciel conçu pour détecter les agressions et la peur. En principe, le programme sait faire la différence entre une pétarade de moto et une vraie bagarre. En pratique, les résultats sont mitigés. «L'alarme se déclenche pour trop de bruits de la vie courante, comme des objets qui tombent, par exemple», explique un porte-parole de la mairie. Le fournisseur, Sound Intelligence, une start-up basée à Groningue, a été prié d'améliorer son modèle, déjà acheté par la ville de Rotterdam, l'aéroport