Quel sera le premier pays à ratifier le traité de Lisbonne signé, hier, dans la capitale portugaise, par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ? La France, qui a décidé de procéder par voie parlementaire, aimerait bien coiffer ses partenaires au poteau afin d'effacer définitivement son image de «mauvais élève» après le rejet par référendum du projet de Constitution européenne, le 29 mai 2005. Mais la Pologne semble décidée à lui damner le pion afin, elle aussi, d'effacer le souvenir des eurosceptiques jumeaux Kaczynski. Une émulation assez inattendue : tout se passe comme si les Etats membres avaient hâte de refermer une parenthèse institutionnelle qui a tourné au cauchemar en 2005.
Sur vingt-sept pays, seule l'Irlande, contrainte par sa Constitution, procédera par référendum. Les autres emprunteront la voie parlementaire, infiniment moins risquée. Nicolas Sarkozy avait expliqué durant la campagne présidentielle qu'il se dispenserait d'un référendum. Car, pour convaincre ses partenaires, et en particulier les dix-huit pays ayant déjà ratifié la Constitution, de reprendre des négociations pour adopter son projet de traité simplifié, il fallait qu'ils aient la certitude que cette fois la France ne leur ferait pas défaut.
Les Etats ont des arguments à faire valoir pour éviter le référendum. Comme l'a expliqué le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, «le traité de Lisbonne ne transfère pas de souveraineté à l'Union». Ce traité, qui abandonne