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Libération

Affaire Kieffer : Paris lâche le juge

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Côte-d'Ivoire. Malgré les promesses, l'enquête sur la disparition du journaliste piétine.
par HOFNUNG Thomas
publié le 18 décembre 2007 à 2h07

L'espoir aura été de courte durée. Le 23 août, Nicolas Sarkozy avait reçu à l'Elysée la famille de Guy-André Kieffer, le journaliste franco-canadien enlevé le 16 avril 2004, en plein centre d'Abidjan et jamais retrouvé depuis. Rompant avec l'immobilisme de son prédécesseur, le chef de l'Etat avait alors promis qu'il mobiliserait toutes les énergies disponibles pour établir la vérité sur la disparition de Guy-André Kieffer, dit «GAK». Mieux, il affirmait que la normalisation des relations entre Paris et Abidjan passerait par la coopération des autorités ivoiriennes dans cette affaire très sensible. L'enquête confiée au juge Patrick Ramaël s'est en effet focalisée au fil des mois sur des proches du président ivoirien, Laurent Gbagbo (lire ci-contre).

«Contact». Mais ces bonnes résolutions ont fait long feu. Juste avant de quitter la France, début décembre, pour une mission de dix jours en Côte-d'Ivoire, le magistrat a eu la désagréable surprise d'apprendre, de la bouche du patron de la brigade criminelle, qu'aucun policier ne serait disponible pour l'accompagner. Sans justification. «C'est d'autant plus regrettable que ce service avait mené l'enquête depuis le début et disposait de contacts sérieux sur place», déplore Bernard Kieffer, frère de GAK. Prenant acte de ce refus, le magistrat a aussitôt dessaisi la criminelle pour se tourner vers les enquêteurs de la gendarmerie.

Mais le juge Ramaël n'était pas au bout de ses peines. De source proche de l'enquête, on note que l