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Libération
Reportage

En Corée du Sud, mobilisation générale contre la marée noire

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par TEMMAN Michel
publié le 18 décembre 2007 à 2h06

«Ppalli, ppalli !» («vite, vite !») Un officier en uniforme kaki donne l'ordre à deux sous-fifres d'accélérer le déchargement d'un camion arrivé à toute allure, chargé d'épais rouleaux de tissu blanc. Pas de temps à perdre sur la plage de Mallipo, une cité balnéaire située à trois heures de route au sud-ouest de Séoul, touchée par une terrible marée noire.

Après s'être tués à la tâche en ramassant à la pelle des plaques visqueuses de mazout, les volontaires venus prêter main-forte, disposent sur le sable, à un ou deux mètres de l'eau, des pans de ce tissu blanc hydrofuge antimarée noire. «Un seul pan peut retenir trois kilos de mazout», explique, épuisé, Choo Joo-chong, 63 ans, un volontaire de la Croix-Rouge locale. «On nettoie, on nettoie. Mais le mazout n'en finit pas d'arriver. Quand la marée remonte le soir, c'est un calvaire. Au matin, la plage est à nouveau toute noire.»

Le Hebei Spirit, un supertanker battant pavillon hongkongais, a été percuté, le 7 décembre, à dix kilomètres des côtes par une barge de l'entreprise coréenne Samsung. Il a perdu 10 000 tonnes de brut en mer. Peut-être plus. Depuis, l'or noir n'en finit plus de souiller le sable.

Face à l'ampleur du désastre, le gouvernement a vite déployé les grands moyens. Une véritable armada s'active dans la région touchée sur 8 000 hectares. Deux cent soixante navires (de la marine, des garde-côtes et privés) localisent au large les nappes et les recueillent. Ils sont aidés par 13 hélicopt