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Libération

Les Russes pressent le bouton de la centrale iranienne

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par PERRIN Jean-Pierre
publié le 18 décembre 2007 à 2h07

L'Iran devrait avoir d'ici environ six mois sa première centrale nucléaire en activité. Elle le doit à un changement d'attitude de Moscou qui, depuis plusieurs années, traînait ostensiblement des pieds pour la terminer et livrer le combustible nucléaire nécessaire à son fonctionnement. Une première livraison aurait déjà dû intervenir au plus tard en mars 2006. Elle avait été sans cesse retardée, les autorités russes inventant tous les prétextes possibles pour ne pas honorer leurs engagements. Mais hier, le constructeur russe Atomstroyexport a fait savoir qu'il avait commencé à livrer les premiers conteneurs d'uranium «scellés au préalable par des inspecteurs de l'Agence internationale pour l'énergie atomique [AIEA, ndlr]».

Ces conteneurs sont arrivés dimanche à la centrale, près du port de Bouchehr, sur le golfe Persique. Ils ont été placés dans un entrepôt spécial, toujours sous garantie de l'AIEA. Au total, 163 blocs principaux et 17 de réserve contenant de l'uranium U-235 enrichi à 3,62 % doivent être livrés «par étapes sur deux mois». Atomstroyexport a aussi annoncé que la livraison du combustible précédait de six mois la mise en service du réacteur. Téhéran attend 82 tonnes de combustible pour la première année de fonctionnement.

Pied levé. Contrairement au site d'enrichissement d'uranium de Natanz ou à la future centrale à eau lourde d'Arak, celle de Bouchehr n'est pas considérée comme un facteur de prolifération. «Pour deux raisons, souligne Bruno Tertr