En l'an 48 après la révolution - c'est comme cela que compte le régime cubain - Fidel Castro, 81 ans, s'est dit enfin prêt à passer la main. «Mon devoir élémentaire est de ne pas m'accrocher à mes postes et encore moins de fermer la voie à des personnes plus jeunes.» Ces quelques mots - noyés dans un flot de considérations sur la Conférence de Bali - sont tirés d'un message du Líder máximo lu, lundi soir, par un présentateur de la télévision cubaine. Ils ont tout de même fait l'effet d'une petite bombe sur une île où la révolution de 1959 a arrêté le temps, sous la surveillance immuable du comandante en jefe. Ils ont aussi suffi à relancer les interrogations sur une hypothétique évolution du régime. Il n'a évidemment provoqué aucune réaction officielle à La Havane ni aucun commentaire dans la presse d'Etat, qui se contentait hier de reprendre tel quel le message. Mais cela doit s'agiter ferme dans les allées du pouvoir.
Pérenne. Il y a plus de seize mois, Fidel Castro, suite à une grave opération chirurgicale liée à une hémorragie intestinale décrétée «secret d'Etat», avait transmis «provisoirement» tous ses pouvoirs à son frère cadet Raúl, 76 ans, ministre de la Défense et depuis longtemps désigné comme son successeur. Le provisoire est devenu pérenne, le rétablissement du vieux comandante se faisant attendre, malgré les incantations de la nomenklatura.
Fidel Castro n'est toujours pas réapparu en public depuis son opération, même s'il a été