Des millions d'électeurs sont appelés aux urnes, aujourd'hui, en Corée du Sud pour désigner le successeur du président Roh Moo-hyun. Le conservateur Lee Myung-bak est favori. Ex-patron d'une filiale du géant Hyundai et ancien maire de Séoul, il est toutefois au centre d'un scandale financier.
L'économie, premier enjeu du scrutin
Depuis dix ans, la dixième économie mondiale déjoue tous les pronostics. Frappé de plein fouet en 1997 par la crise financière asiatique, le pays s'est vite relevé. Mais malgré 5,2 % de croissance depuis un an, tirée par l'export et la vitalité des chaebols (conglomérats), l'économie sud-coréenne, ultralibérale, souffre de ses déséquilibres internes. Les PME, qui emploient 88 % des actifs, ne profitent pas de la croissance. Officiellement très bas (3,7 %), le taux de chômage est une illusion. 6 à 8 millions d'actifs (intérimaires et travailleurs au noir) gagnent leur vie de manière informelle. Le favori du scrutin, Lee Myun-bak, promet de moderniser le marché de l'emploi et d'aider les foyers en difficulté. De son côté, le candidat de centre gauche (UNDP), Chung Dong-young, entend défendre «tous les travailleurs» et favoriser «une croissance sans discrimination».
La question nord-coréenne
Moins débattu, c'est l'autre enjeu de la présidentielle. Depuis cinq ans, le président Roh Moo-hyun a poursuivi avec la Corée du Nord la «politique du rayon de soleil» (sunshine policy) initiée par son prédécesseur. Le 4 octobre, à Pyo