Dans le poker menteur que jouent tous les acteurs autour des otages retenus en Colombie, la guérilla colombienne des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) a annoncé hier soir la «libération». «prochaine» de Clara Rojas. Elle avait été enlevée avec Ingrid Betancourt, la Franco-Colombienne qui fait partie des 45 otages des Farc que la guérilla veut, entre autres choses, «échanger» contre 500 prisonniers. Clara Rojas est la meilleure amie d'Ingrid Betancourt. Elle était, sur son «ticket», sa candidate à la vice-présidence de la République à l'élection présidentielle de 2002. En campagne, les deux amies ont été enlevées par les Farc, le 23 février de la même année. «L'ordre de la libérer a déjà été donné», indique le communiqué des Farc. Quand et comment se fera physiquement cette libération reste à éclaircir.
Geste. Les Farc, dans ce même communiqué publié hier soir, promettent aussi de libérer une autre des 45 otages, Consuelo González, une parlementaire retenue en otage depuis 2001. Ainsi que le fils de Clara Rojas, qu'elle a eu avec un guérillero, il y a un peu plus de trois ans. Ce geste, encore supposé, et unilatéral de la guérilla est sans doute une contre-offensive aux dernières propositions du président colombien, Alvaro Uribe. Celui-ci venait de remettre sur la table des négociations une vieille proposition sur un éventuel échange entre les 45 otages des Farc contre les 500 prisonniers de la guérilla colombienne : une «zone de rencontre»