Nouvelle hécatombe dans le golfe d'Aden. En deux jours, samedi et dimanche, près de 200 personnes sont mortes ou portées disparues au large des côtes yéménites, a annoncé hier le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). Ils se seraient noyés après le naufrage de deux bateaux transportant 418 migrants, en provenance du nord de la Somalie. Selon les Nations unies, 1 400 migrants sont morts noyés cette année au large du Yémen, plus de 700 sont toujours portés disparus.
Trafic. Ces dernières années, Bosaso, une ville portuaire du Puntland, région semi-autonome du nord de la Somalie, est devenue une plaque tournante pour le trafic des migrants. Parmi eux, des Somaliens fuyant la guerre à Mogadiscio ou dans d'autres régions troublées du sud du pays, mais aussi de l'Ogaden (Ethiopie). Les réseaux de passeurs sont organisés par communautés. Plusieurs sites d'embarcations, à une vingtaine de kilomètres de Bosaso, sont sévèrement gardés par des milices privées travaillant pour des propriétaires de bateaux. Dans chaque boutre, long d'une quinzaine de mètres, plus d'une centaine de migrants sont entassés les uns sur les autres, dissimulés sous des bâches en plastique. La plupart sont conscients des risques mais sont prêts à jouer leur vie pour atteindre l'eldorado, tel Samira, une jeune femme de 20 ans qui a décidé de partir de Mogadiscio pour trouver un métier en Arabie Saoudite et rejoindre des membres de sa famille. «C'est 50-50 : je sais que je peux mourir, mais rester