«Lee Myung-bak est un Viking.» Dans son bureau perché en haut d'une tour de Séoul, c'est la première image qui vient à l'esprit de Lee Chang-hoon, un ancien conseiller de l'ex-président Kim Dae-jung, pour décrire le nouveau président de la République de Corée du Sud, élu avant-hier avec 48,7 % des voix contre 26,9 % pour son rival. «C'est un conquérant : ses années passées chez Hyundai comme dirigeant à poigne, voire comme dictateur, et son expérience comme maire de Séoul, ont forgé chez lui un goût pour les défis et les grandes batailles.» Il doit prendre ses fonctions le 25 février, à condition d'être blanchi d'ici là des accusations portées contre lui dans un scandale financier.
Le parcours en flèche et atypique de Lee Myung-bak, 66 ans, détonne. Le nouvel hôte de la Maison Bleue (l'équivalent de l'Elysée) est un pur produit de la compétitive société sud-coréenne. Lee Myung-bak est né en 1941 au Japon, à Osaka, en pleine colonisation japonaise de la Corée. De retour au pays, il grandit à Pohang (côte est) dans une grande pauvreté. Ses parents n'ont pas de quoi payer son lycée. Lee doit aider sa mère à nourrir la famille. Il débute sur les marchés. Mais vendeur à la criée le jour, il tient à étudier la nuit. A force d'apprendre, il est accepté, avec une bourse, dans un lycée du soir. Lee est un bon élève et ses efforts paient : à 19 ans, il intègre la grande université de Corée. Pour financer ses études, il fait des petits boulots. Se lève à 4 heures pour déch